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L’industrie de la mode peut-elle se montrer écologique et durable ?

Par Le monde de Jenn
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© Kaboompics

Soucieuse de l’avenir et du monde que nous allons laisser à nos enfants, j’ai voulu me pencher sur un nouveau sujet, qui concerne tout le monde : la mode. Inévitablement, nous sommes tous bien contraint, à un moment ou à un autre, de nous vêtir, d’acheter des vêtements et accessoires ; qu’ils soient de luxe ou non, qu’on soit soucieux de notre apparence, ou non.

À l’heure où toutes les sonnettes d’alarme sont tirées, comme en témoigne le deuxième volet du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le premier volet de ce rapport, datant d’août 2021, concluait que le changement climatique était plus rapide que prévu) ; l’industrie de la mode et du luxe est pointée du doigt. 

En effet, en 2019, le marché du luxe a atteint un chiffre d’affaires mondial de 1 300 milliards d’euros ! D’après la fondation Ellen MacArthur, d’ici à 2050, le monde de la mode aura consommé un quart du budget carbone mondial.

Luxe et mode doivent opérer une mutation profonde et durable !

L’industrie de la mode peut-elle se montrer écologique ?

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Les concepts de « luxe » et de « développement durable » sont souvent considérés comme totalement contradictoire. Pourtant, si on en revient à la définition même du luxe, il apparait que la durabilité et le respect de l’environnement devrait pourtant faire partie de sa nature et de ses préoccupations. 

D’une part, parce que le luxe accorde beaucoup d’importance à la longévité et à la durabilité de ses produits. Les produits de luxe sont synonymes d’élégance intemporelle. Ce sont des biens qui sont conçus et fabriqués avec une grande attention, pour être de qualité ; pour pouvoir nous accompagner tout au long de notre vie. En achetant des affaires de luxe, on devrait consommer moins et mieux. Cette mode intemporelle devrait être compatible avec le développement durable.

Pourtant, le secteur de la mode est encore loin d’être « durable ».

D’abord, parce que bien que cela fasse une dizaine d’années que l’industrie de la mode se soit engagée en faveur de la transition écologique ; cet engagement met du temps à se mettre en place. Parfois, on a même l’impression que les campagnes marketing sont plus rapides à s’instaurer que les solutions réelles et effectives. 

Ensuite, et malgré les efforts des marques et créateurs pour concevoir et produire des biens moins néfastes à l’environnement ; nous, consommateurs, avons encore un grand rôle à jour. En effet, les recherches démontrent que nous achetons encore plus lorsque les produits sont étiquetés « recyclés », « économie circulaire » ou « écoresponsable »… 

Quelles solutions pour une mode plus durable, responsable et écologique ?

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Mais alors, quelles pistes vont suivre les grandes maisons de luxe pour offrir une mode plus green ?

Le virage éthique et écologique s’opère. Progressivement. Une réelle prise de conscience s’opère :

  • Chanel a lancé son programme « Mission 1 degré 5 » pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici à 2030.
  • Le groupe Kering, promet d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
  • Marc Jacobs a pour objectif d’atteindre le zéro impact sur l’environnement,
  • Burberry est devenue la première marque de luxe à s’engager à devenir plus seulement neutre mais positive d’ici 2040 (la maison Burberry prévoit d’éliminer plus de carbone qu’elle en émet en finançant des projets de résilience climatique dans les communautés les plus vulnérables, en investissant dans des solutions basées sur la nature et la restauration des écosystèmes et surtout, en réduisant de 46% ses propres émissions de fabrication).
  • La marque Reformation a fait une promesse similaire pour la positivité climatique d’ici 2025, s’engageant à réduire ses émissions et à compenser son empreinte carbone de manière responsable.

En plus de la volonté des marques à minimiser leur empreinte carbone, elles délaissent enfin la fourrure animale. Une avancée applaudie par les associations de défense des animaux. C’est un bon début !

Le revers de tout ça ? C’est que les matières animales sont remplacées par des matières synthétiques, qui, pour la plupart, sont issues du pétrole et ont donc un impact environnemental fort.

Le simple fait de laver des vêtements en matière synthétique pollue les océans (vous le saviez ?)

« Le lavage abîme de façon microscopique les vêtements, qui relâchent des fibres dans l’eau de lavage. Les fibres sont tellement fines qu’elles ne peuvent pas être séparées de l’eau dans les usines de traitement des eaux usées. Ces fibres sont des microplastiques, dont plus de 1,5 million de tonnes seraient relâchées chaque année dans les océans, selon une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature. »

~ RTL.FR

Il y a donc encore des efforts à faire. Des recherches et innovations à fournir pour mettre au point de nouvelles fibres durables.

Sont déjà en route, les fausses fourrure fabriquées à partir de déchets de maïs. 

Pour le similicuir, des options végétales commencent à remplacer le plastique : raisin, ananas, pomme, champignon, cactus… sont des alternatives bien moins polluantes. Ces faux cuirs sont fabriqués à partir de déchets de production. 

« Beaucoup de matières premières viennent de la nature et des écosystèmes. Si on veut continuer à pouvoir faire des produits de qualité, il y a un cercle vertueux de business éthique à mettre en place ».

~ Marie-Claire Daveu
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Chacun apporte sa pierre à l’édifice et institue de nouvelles règles/chartes :

  • la traçabilité des filières d’approvisionnements,
  • la certification des matières,
  • l’équipement en LED des boutiques,
  • la transformation des emballages plastiques,
  • le recyclage des invendus textiles,
  • compenser les émissions de gaz à effet de serre via des programmes de protection des forêts,
  • ou encore réduire les émissions et compenser l’empreinte carbone de manière responsable…

Le chemin reste encore long pour cette industrie, l’une des plus polluantes au monde. Des initiatives et démarches écologiques se mettent en place et constituent désormais un véritable fil rouge pour bon nombre d’acteurs du luxe. Ces derniers bénéficiant d’une certaine influence, il est de leur devoir d’agir et de produire en faveur de l’environnement. Espérons qu’ils s’investissent réellement et sur le long terme. 

Je pense qu’il faut produire moins, et mieux. Aspirer à de nouvelles matières premières (qui ne soit pas plus polluantes pour autant), explorer de nouvelles techniques, minimiser les transports, emballages… et développer le recyclage des textiles.

Consommateur, nous avons aussi le devoir d’agir : ce n’est pas parce que le produit est issu d’une filière éco-responsable (ou autre), qu’il faut en acheter plus !

C’est tous ensemble, main dans la main, que nous devons agir.

Et vous ? Quelle est votre manière de consommer des vêtements ? Veillez-vous à ce que la marque soit engagée avec un plan pour l’environnement ? Ou pas du tout ? Quels sont vos petits gestes pour la planète ?

Article écrit en collaboration avec 24S

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